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La FSP et le Synchrotron SOLEIL renouvellent leur accord-cadre de coopération dans le domaine du patrimoine culturel matériel

Ce 21 juin 2022 a eu lieu la signature du renouvellement de l’accord-cadre entre la Fondation des Sciences du Patrimoine (FSP) et le Synchrotron SOLEIL, par Isabelle PALLOT-FROSSARD, Présidente de la FSP, et Jean DAILLANT, Directeur général du Synchrotron SOLEIL.

« Ce nouvel accord permettra de continuer à accompagner la collaboration et faciliter l’émergence de projets autour de la thématique scientifique du patrimoine matériel » souligne Jean DAILLANT.

Un accord-cadre au service de la recherche dans le domaine du patrimoine culturel matériel

L’objet de ce nouvel accord est de renforcer la coopération déjà initiée en 2019 entre la FSP et le Synchrotron SOLEIL en vue de contribuer ensemble aux missions de développement de la connaissance, de diffusion de la culture scientifique et de valorisation du patrimoine scientifique dans le domaine du patrimoine culturel matériel.

Avec cet accord, la FSP et SOLEIL souhaitent coopérer dans les activités suivantes :

  • Projets collaboratifs associant plusieurs membres de la FSP et intégrant la programmation scientifique de celle-ci ;
  • Edition scientifique : publications, échanges internationaux ;
  • Évènements : conférences, journées thématiques, mise en place de formations, expositions.

21 juin 2022 - Signature du renouvellement de l’accord-cadre par Mme Isabelle Pallot-Frossard, Présidente de la FSP, et M. Jean Daillant, Directeur général de SOLEIL

Un projet collaboratif phare, en 2 actes

Depuis plusieurs années des recherches interdisciplinaires, basées sur l'analyse physico-chimique du métal, sont menées afin d'interroger la place des armes et armures dans les sociétés entre la fin du Moyen Âge et le début de l'Époque moderne. En 2020 et 2021 le projet ARMETUDE1, piloté par Emilie Bérard, s’est intéressé aux techniques de fabrication des armures du célèbre atelier de production nurembergeois de Valentin Siebenbürger (v. 1510-1564). Si les analyses métallographiques, couramment mises en œuvre pour l’étude des alliages ferreux anciens, sont riches d’informations, elles ont le désavantage de nécessiter un prélèvement de quelques millimètres pour atteindre une information localisée - une opération rarement autorisée dans le cas de pièces muséales. Aussi, un développement méthodologique n’altérant pas les objets étudiés était-il nécessaire.

Une approche adaptée consiste à utiliser la technique de diffraction des rayons X (DRX) qui permet d’identifier différentes structures cristallines, caractéristiques des alliages ferreux, telles que la ferrite ou la cémentite (Fe3C), directement sur des pièces d’armure entières, sans les détériorer. La géométrie complexe de ces pièces nécessite, néanmoins, la mise en place d’un montage et d’une méthodologie adaptés à leur analyse. Ces conditions d’étude sont rassemblées sur la ligne de lumière DIFFABS de SOLEIL où, dans le cadre d’ARMETUDE, de premières investigations ont été réalisées sur une dizaine d’objets, dont une grande armure issue du musée des Beaux-Arts de Rennes confiée à la garde du musée de l’Armée. Grâce à l’enregistrement rapide des résultats des mesures de diffraction des rayons X, les analyses ont pu être multipliées sur un même objet, permettant ainsi d'estimer la variabilité des alliages utilisés (teneur en carbone, traitements thermiques...).

Emilie Bérard installe une pièce d’armure pour son analyse par diffraction des rayons X sur la ligne de lumière DIFFABS

Depuis 2021 un second projet commun FSP-SOLEIL, ATENURE2 a permis à Emilie Bérard de continuer ce travail, en élargissant le corpus de pièces nurembergeoises étudiées, tout en enrichissant la méthodologie par l’ajout d’autres techniques d’analyses complémentaires à la DRX (spectrométrie de fluorescence X, microscopie optique, microscopie électronique à balayage, spectrométrie de masse couplée à l’ablation laser…). Les résultats mettent en évidence une hétérogénéité du métal pour chaque objet, soulevant ainsi de nouvelles interrogations quant à leur mise en forme et l’organisation du travail au sein des ateliers nurembergeois. Replacées dans un contexte de réflexion interdisciplinaire et croisées avec d’autres sources historiques, ces données fournissent de nouvelles informations relatives aux savoirs techniques anciens, à la provenance et la nature des matériaux employés et participent à l’élaboration d’un large référentiel sur les alliages ferreux employés dans le domaine de l’armement.

Ces projets ont bénéficié d’un co-financement FSP et SOLEIL pour le contrat d’Emilie Bérard (post-doctorat).

 

1 - Projet ARMETUDE - L’armure à l’étude dans l’atelier de Valentin Siebenbürger

Porteur : LAPA- IRAMAT/NIMBE, CEA Saclay

Partenaires : AGORA (CYU) / SOLEIL / ICMPE / ARSCAN/ Musée de l’Armée/Musée des Beaux-Arts de Rennes

2 - Projet ATENURE - La production d’armures nurembergeoises analysée sous différentes échelles : de l’atelier au centre de production

Porteur : LAPA-IRAMAT / NIMBE, CEA Saclay

Partenaires : Héritages (CYU) / SOLEIL / C2RMF/ ICMPE / ARSCAN/ Musée de l’Armée/Musée des Beaux-Arts de Rennes