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Caractérisation avancée de perles de verre africaines présentes dans les collections d’anthropologie culturelle du Musée de l’Homme

Implanté sur le plateau Paris-Saclay, à environ 20 kilomètres de la capitale, le synchrotron SOLEIL est l'une des principales infrastructures de recherche françaises. Depuis sa mise en service en 2008, il est au service des communautés scientifiques nationales et internationales. Les recherches effectuées à SOLEIL couvrent un large éventail de domaines scientifiques et industriels (physique, biologie, chimie, science des matériaux, environnement, sciences de la Terre et patrimoine culturel et naturel) en lien avec les enjeux sociétaux actuels. Les expériences menées sur les lignes de lumière s'appuient sur l'exploitation de la lumière synchrotron émise par des électrons accélérés à une vitesse proche de celle de la lumière au sein d'un anneau de stockage. SOLEIL est placé sous la double tutelle du CNRS et du CEA, et offre à son personnel un environnement de travail à la fois dynamique, innovant, pluridisciplinaire et international.

À la pointe de la technologie, SOLEIL II est un projet ambitieux qui a pour objectif de fournir à la recherche scientifique et industrielle de nouvelles opportunités. SOLEIL II consiste en une modernisation d'envergure de l'infrastructure existante et vise à l’amélioration significative des performances des accélérateurs d’électrons et des lignes de lumière.  Il est conçu pour répondre aux défis sociétaux majeurs actuels et futurs, notamment dans des domaines tels que la recherche sur les matériaux avancés, l'énergie et le développement durable, la santé et le bien-être, l'environnement.

Les travaux de construction du projet SOLEIL II ont été lancés en 2024, marquant le début d'une phase de développement et d'innovation technologique. En parallèle, le fonctionnement de l'installation existante sera maintenu jusqu'à l'automne 2028. Le démarrage de SOLEIL II est programmé pour 2030, avec une montée en puissance progressive jusqu'en 2035.

Objet du stage

Les collections d’anthropologie culturelle du Musée de l’Homme (MH)/muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) sont constituées d’objets qui documentent, illustrent et témoignent de l’impact des changements environnementaux et culturels sur la créativité et les productions matérielles des sociétés humaines. Parmi les processus observés depuis le milieu du XXe siècle s’inscrit l’incorporation accrue de verre (et pâte de verre) dans les objets de fabrication locale, utilitaires ou à caractère religieux. Or, les perles manufacturées localement sont souvent très proches visuellement des modèles importés, ce qui rend complexe de les distinguer à l’œil nu. De plus, certains modèles sont réalisés de façon à volontairement « imiter » les matériaux naturels et requièrent des analyses physico-chimiques afin de confirmer leur composition.

Une collaboration avec le laboratoire IPANEMA (UAR 3461 CNRS-MNHN-MC-UVSQ) a permis de mettre en place des premiers protocoles d’analyses réalisées en imagerie de photoluminescence UV-visible, ainsi qu’en fluorescence des rayons X (XRF) sur la ligne de lumière PUMA du synchrotron SOLEIL. Les matériaux constitutifs des perles et les matières colorantes de plusieurs autres objets ont ainsi été caractérisés.

Ce stage a pour but de compléter la caractérisation précise des pigments et colorants utilisés sur un corpus d’objets élargi. Il vise à l’identification d’éléments mineurs ou traces et leur état chimique révélés sous rayonnement synchrotron en utilisant la spectroscopie de fluorescence X (XRF) et d’absorption X (XAS) sur la ligne de lumière PUMA et en laboratoire par imagerie de photoluminescence UV-visible et spectroscopie Raman. Ces résultats seront également corrélés à ceux obtenus en PIXE sur l’accélérateur AGLAE (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France). Ces analyses permettront de mieux différencier les perles importées de celles produites ou retravaillées localement qui reposent généralement sur des recettes empiriques locales. Les résultats obtenus seront comparés à des références et à la littérature existante sur l’artisanat africain. Ce projet vise à offrir de nouvelles perspectives interprétatives sur les systèmes de pensée symbolique et technique autour de l’art des perles de verre en Afrique.

Condition d'emploi

Des expériences seront prévues sur la ligne PUMA du synchrotron SOLEIL ainsi qu’au laboratoire IPANEMA. Des déplacements occasionnels dans les collections du MH et sur le site du MNHN seront également possibles.

Ce stage, d’une durée de 5 mois, est proposé pour l’année 2026. Les dates de début et de fin peuvent être adaptées selon les disponibilités du candidat.

Profil recherché

L’étudiant.e devra posséder de solides connaissances en chimie et en physique, notamment en spectroscopie XRF et Raman, avec un fort intérêt pour les sciences du patrimoine. Une expérience en programmation (par exemple Python) sera appréciée.

Niveau d’étude requis : master 2 ou 3ème année d’école d’ingénieurs.