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Caractérisation avancée de perles de verre africaines présentes dans les collections d’anthropologie culturelle du Musée de l’Homme

SOLEIL est le centre français de rayonnement synchrotron, situé sur le plateau de Saclay près de Paris. Il s’agit d’un instrument pluridisciplinaire et d’un laboratoire de recherche, ayant pour mission de conduire des programmes de recherche en utilisant le rayonnement synchrotron, de développer une instrumentation de pointe sur les lignes de lumière et de mettre celles-ci à la disposition de la communauté scientifique. Le synchrotron SOLEIL, outil unique à la fois en matière de recherche académique et d’applications industrielles, a ouvert en 2008. Il est utilisé annuellement par plusieurs milliers de chercheurs français et étrangers, à travers un large éventail de disciplines telles que la physique, la biologie, la chimie, l’astrophysique, l’environnement, les sciences de la terre, etc. SOLEIL s’appuie sur une source de rayonnement remarquable à la fois en termes de brillance et de stabilité. Cette Très Grande Infrastructure de Recherche (TGIR), partenaire de l’Université Paris-Saclay, est constituée en société « civile » fondée conjointement par le CNRS et le CEA.

I. Objet du stage

Les collections d’anthropologie culturelle du Musée de l’Homme (MH)/muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) sont constituées d’objets qui documentent, illustrent et témoignent de l’impact des changements environnementaux et culturels sur la créativité et les productions matérielles des sociétés humaines. Parmi les processus observés depuis le milieu du XXe siècle s’inscrit l’incorporation accrue de verre (et pâte de verre) dans les objets de fabrication locale, utilitaires ou à caractère religieux. Or, les perles manufacturées localement sont souvent très proches visuellement des modèles importés, ce qui rend complexe de les distinguer à l’œil nu. De plus, certains modèles sont réalisés de façon à volontairement « imiter » les matériaux naturels et requièrent des analyses physico-chimiques afin de confirmer leur composition.

Une collaboration avec le laboratoire IPANEMA (UAR 3461 CNRS-MNHN-MC-UVSQ) a permis de mettre en place des premiers protocoles d’analyses réalisées en imagerie de photoluminescence UV-visible, ainsi qu’en fluorescence des rayons X (XRF) sur la ligne de lumière PUMA du synchrotron SOLEIL. Les matériaux constitutifs des perles et les matières colorantes de plusieurs autres objets ont ainsi été caractérisés.

Ce stage a pour but de compléter la caractérisation précise des pigments et colorants utilisés sur un corpus d’objets élargi. Il vise à l’identification d’éléments mineurs ou traces et leur état chimique révélés sous rayonnement synchrotron en utilisant la spectroscopie de fluorescence X (XRF) et d’absorption X (XAS) sur la ligne de lumière PUMA et en laboratoire par imagerie de photoluminescence UV-visible et spectroscopie Raman. Ces résultats seront également corrélés à ceux obtenus en PIXE sur l’accélérateur AGLAE (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France). Ces analyses permettront de mieux différencier les perles importées de celles produites ou retravaillées localement qui reposent généralement sur des recettes empiriques locales. Les résultats obtenus seront comparés à des références et à la littérature existante sur l’artisanat africain. Ce projet vise à offrir de nouvelles perspectives interprétatives sur les systèmes de pensée symbolique et technique autour de l’art des perles de verre en Afrique.

II. Condition générales d'exercice 

Des expériences seront prévues sur la ligne PUMA du synchrotron SOLEIL ainsi qu’au laboratoire IPANEMA. Des déplacements occasionnels dans les collections du MH et sur le site du MNHN seront également possibles.

Ce stage, d’une durée de 5 mois, est proposé pour l’année 2026. Les dates de début et de fin peuvent être adaptées selon les disponibilités du candidat.

III. Profil recherché

L’étudiant.e devra posséder de solides connaissances en chimie et en physique, notamment en spectroscopie XRF et Raman, avec un fort intérêt pour les sciences du patrimoine. Une expérience en programmation (par exemple Python) sera appréciée.

Niveau d’étude requis : master 2 ou 3ème année d’école d’ingénieurs.